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LIBATIONS A
JOUELS
On se souviendra longtemps de cette journée, jour de
fête qui vous marque et que lon nest pas prêt doublier.
Cétait au temps où lon évoquait à la veillée les pérégrinations
sanguinaires, en gaule, des centurions à la solde de César, racontées avec moult
détails par les colporteurs.
Ce fut une fête mémorable autour dun festin fantastique arrosé de ce fameux vin
blanc Italien. Il venait tout spécialement des vignobles de la côte Ouest de
lItalie, la Cote Tyrrhénienne. Aromatisé avec de la résine et du miel, il était
si fort quil se buvait additionné deau. Il avait été issu de grappes
triées et sélectionnées, foulées au pied et pressées. Le jus qui sen était
écoulé avait été mis dans des jarres poissées pour fermenter puis, transvasé dans
des Dolias pour vieillir.
Pour venir jusquà nous ce vin avait été transvasé dans des amphores, sorte de
conteneur qui servait au transport du vin (mais également de lhuile, ou des sauces
et conserves de poisson.) Ces amphores étaient des emballages perdus non réutilisés
détruits après utilisation. Les tessons pilés servant de matériau de pavage des sols
des maisonnées ou autres. |
La panse de ces amphores était tournée, sur place avec
de largile de la région et, sur laquelle il était rattaché la partie supérieure,
le col, puis les anses et la pointe.
Après séchage au soleil elles subissaient au four une cuisson de plusieurs heures. Pour
les rendre plus étanche, on introduisait une résine de pin chauffée qui tapissait la
paroi interne, cest le poissage. |
Fermées par
des bouchons de liège, scellés avec un opercule de pouzzolane pour en parfaire
lobturation, les amphores avaient été chargées dans la cale dun petit
navire de commerce à voile qui après un cabotage le long des côtes accosta en
Narbonnaise.Transbordées dans une barque à fond plat, elles remontèrent lAude,
passèrent " listhme gaulois " (le seuil de Naurouze) chargées
individuellement sur le dos dun âne.(Le contenu dune amphore était de 26
kilos pour un poids identique demballage), qui sébranla en une
impressionnante et longue caravane dans un trafic incessant dallées et venues. |
Acheminées jusquà Tolosa (Toulouse) elles avaient
été distribuées en Gaule et à Jouels où elles étaient très attendues de nos
compatriotes.
Plusieurs amphores étaient là exposées à la population. Nos chefs Gaulois
navaient pas lésiné à la dépense et les ânes étaient repartis chargés de
céréales comme des bodets. Il fallait bien alimenter tous ces gosiers venus des environs
attirés par une fête très prometteuse. Hélas ils ne purent inviter Sauveterre encore
pour de longs siècles dans ses limbes.
Pour
ne pas manquer à la tradition la première amphore fut offerte aux Dieux. Un solide
gaillard la saisit, lui asséna un violent coup sur le collet, tant et si bien que le col
voltigea dans la foule surexcitée et en délire. Les Dieux étaient de la partie personne
ne fut blessée et Sylvia qui était de garde neut pas à être sollicité.
Dès cet instant le vin coula à flot, Il y en avait pour tous et la fête fut réussie.
Il parait même que césar passa tout près, mais dans létat de réjouissance
générale, le vin aidant quelque peu, ils ne le virent pas. Cest seulement quand
les brumes sestompèrent quils saperçurent quils venaient
dêtre colonisé |
Si nous avons pu remonter le cour du temps,
cest par lun des vestiges de cette fête ; la pointe dune amphore
retrouvée à jouels en limite du foiral enfoui depuis près de 2050 ans.
Il sagit dun simple morceau de poterie de 3,1 kilos sur les 26 que
représentent une amphore. Ce morceau peut être identifié comme la pointe de
lamphore et lamorce des formes permet de lidentifier comme le reste
dune amphore de type DRESSEL 1b façonnée sur la cote tyrrhénienne de
lItalie utilisée pour lexportation du vin de cette région durant la période
couvrant les trois premier quarts du premier siècle, avant Jésus-Christ. Plus
particulièrement notre modèle daterait du milieu même de ce siècle (vers lan 50
avant J.C) |
Février 2000 - Christian COUPAT |