Le rite annuel des conscrits constitue un
fait marquant dans la vie de chaque village du Rouergue. L' organisation se fait tout au
long de l'année. Jouels y apporte un éclat tout particulier. C'est avant tout la fête
de la convivialité et de la camaraderie des classards. A Noël, ils passent les
ufs, véritable tradition qui les marque profondément.
Histoire :
Chaque
année, tous les jeunes du canton qui accomplissaient leur 21éme anniversaire devaient se
présenter au conseil de révision au chef lieu du canton, à l'époque, Sauveterre
d'Aveyron ( aujourd'hui Sauveterre de Rouergue ). C'était un examen que l'on passait en
présence du Préfet, d'un représentant de la gendarmerie et d'un mèdecin militaire. Les
appelés se déshabillaient dans la salle de la mairie, et ces personalités les
examinaient pour savoir s'ils étaient bons pour le service armées, le service
auxiliaire, ou la réforme.
Dans le courant de cette année là, la tradition voulait que les jeunes conscrits, avant
d'effectuer leur service militaire s'occupent de l'organisation de la fête patronale et
de passer les ufs.
Avant la guerre de 1939, et après le conseil de révision, les jeunes de la paroisse
faisaient le tour de tous les villages, et ramassaient des ufs, que chaque famille
leur donnait. Le dimanche suivant, ils invitaient les jeunes de la classe précédente et
ceux de la classe suivante pour manger l'omelette ou pascade, au cours d'un repas dans
l'un des restaurants du village, animé par un accordéoniste de la région.
Après la guerre, la même tradition s'est conservée, mais à la place des ufs, les
jeunes ramassaient de l'argent, cela se faisait dans les 15 derniers jours de l'année, et
avec l'argent ramassé, ils faisaient le réveillon, classards et classardes tous ensembles.
La fête des conscrits:
A cette époque il n'y avait pas de
comité des fêtes, c'était les conscrits de l'année qui étaient chargés d'organiser
la fête patronale, fête de Saint Loup, le premier dimanche de septembre.
Le samedi après midi, ils passaient les aubades dans tous les villages, et le dimanche
matin dans le village de Jouels. A la sortie des messes, ils mettaient des cocardes à
tous les gens, et l'après midi, à tous ceux qui arrivaient pour la fête, et ceux-ci
leur donnaient une pièce en récompense.
L'avant veille de la fête, on allumait le four à pain chez Monsieur Dalmières, et
toutes les familles du village venaient y faire cuire diverses pâtisseries, fouaces,
tartes aux pruneaux, rissoles et autres.
Dans les années précédant la guerre de 1939, tous les ans, un veau était acheté chez
un producteur de la paroisse, et il était abattu le vendredi précédant la fête, chez
Monsieur Elie Pélissier, qui avait les professions de forgeron, café et recette
buraliste. Le samedi après midi, le veau était vendu au détail aux personnes qui
venaient s'approvisionner. Ce travail était effectué par Monsieur Elie Blanquet, boucher
à Sauveterre. Ensuite, après la guerre, son fils, Roger continua ce travail quelques
années seulement, car le veau était abattu la veille dans son abattoir à Sauveterre, et
la découpe se faisait au café Chincholle. |