Les paysans du village possédaient des
terres cultivables et souvent une vigne, et des arbres fruitiers. Les fruits récoltés
étaient pour une partie consommés frais, et pour une autre partie mis en tonneaux pour
la confection du moût par fermentation. Il en était de même pour le vin. La
fermentation achevée, le moût sera mis dans l'alambic pour la distillation.
Lalambic, dit "charentais", est composé
dune chaudière, chauffée à feu nu et surmontée dun chapiteau en forme de
tête de maure, dolive ou doignon, prolongé par un col de cygne se
transformant en serpentin et traversant un bassin réfrigérant appelé "pipe".
Le vin ou les fruits sont chauffés par la
grande chaudière (100°). Puis, le liquide qui tombe dans la chaudière dégage des
vapeurs d'alcool qui suivent les serpentins de l'alambic qui condensent l'alcool. Enfin,
l'alcool est réglé aux environs de 50°, cet alcool est appelé eau de vie, goutte ou
gnôle.
Depuis la naissance de leau de vie, les
procédés de distillation nont pas changé. Lalambic charentais dit "à
repasse" quon utilisait alors est resté le même, la distillation de
leau de vie seffectue en deux temps :
- 1er temps : obtention du premier distillat
appelé "brouillis" et qui titre environ 28 à 32 % volume.
- 2ème temps : le brouillis est mis en
chaudière pour une seconde distillation que lon appelle "la bonne
chauffe".
Dans notre région, l'eau de vie se distillait à deux
reprises. Au mois de novembre ou décembre pour distiller le marc de raisin et vers les
mois de mars et avril pour distiller prunes, pommes ou cidres.
A cette épôque, il fallait fournir du bois
ou du charbon pour chauffer l'alambic. Autrefois chaque famille avait le droit de
distiller jusqu'à 1 000 degrés d'alcool, c'est à dire 20 litres d'eau de vie à 50
degrés.
Aujourd'hui, pour distiller il faut disposer
d'un droit, sinon s'acquiter d'une taxe. |