De
tout temps, cétait les conscrits, les jeunes de la classe, qui organisaient la
fête. Au printemps, ils commençaient par " passer les ufs ".
Cela consistait à faire le tour de toutes les familles de la paroisse et à recueillir
les dons quon voulait bien leur faire. Ils récoltaient de vrais ufs de poule,
quils vendaient ensuite aux grossistes qui les collectaient dans une des quatre
épiceries du village. De cette vente, de l'argent passait dans des agapes souvent
arrosées. Sil restait de largent, ils lutilisaient aux premières
dépenses liées à lorganisation de la fête de la Saint-Loup.
Faire la fête doit sentendre dans tous les sens du terme. On
faisait la fête en préparant la fête. Il fallait tout dabord réquisitionner une
remorque qui servirait destrade aux musiciens, la bâcher, poser la piste de danse
quon allait chercher à Sauveterre, planter de solides piquets de châtaigner tout
autour et tendre quatre ou cinq rangées de bon vieux fil de fer barbelé pour empêcher
toute resquille, car le bal était payant. Il restait alors à partir pour la grande
expédition de récolte des genévriers et de branches de bouleau. Les genévriers
étaient accrochés à tous les poteaux disponibles dans le village, et les branches
tressées aux fils barbelés de la clôture de la piste de danse. Enfin, Mr Chauchard
pouvait installer la sono et l'accordéoniste Jean Tartouzel sinstaller sur
lestrade.
Il arrivait, bien que nous soyons dans les générations
nombreuses daprès guerre quune classe ne soit pas assez nombreuse pour
organiser la fête. Quà cela ne tienne, dans ce cas-là, soit deux classes
sassociaient, soit une classe faisait deux fois la fête.
Et lambition a bien fini par venir aux
" classards ". Cétait lannée de François Falguières,
Daniel Viarouge, Daniel Amens, il existait alors un accordéoniste toulousain qui bénéficiait
dun certain renom, Jacques Wlecken; il anima le bal et ce fut un grand succès, qui
aurait pu rester sans lendemain, hélas.
En effet, dans la classe suivante, il ny avait que Pierre
Bayol et Michel Vallières. Allait-on voir disparaître la fête de Jouels ? Bien
sûr que non. Et cest alors que, saisissant loccasion, danciens
classards ont commencé à mûrir lidée dun comité des fêtes, structure
permanente, indépendante des aléas du nombre de classards, et qui assurerait la
pérennité de cette fête à laquelle tout le monde tenait.
Vous dire quel jour précisément de lannée 1968, la
décision fut prise et par qui, je ne le sais plus. Je crois tout de même me souvenir
dune discussion sous le grand orme, près du café Chincholle. Par contre, je me
rappelle bien lassemblée constitutive. Elle sest tenue à lécole, dans
la première salle de classe, qui était pleine comme un uf de gens qui essayaient
de rentrer leurs genoux sous les tables de classe, avec, au premier rang, je les vois
encore, Adrien Soulié et Marcel Maruejouls. Impossible de vous dire quelle était la
composition du premier comité directeur. Il faudrait vérifier dans les archives.
Ce qui est plus facile à vérifier, cest que la
création de ce comité fut une très bonne idée. La preuve, cest que la fête de
Jouels est lune des seules qui se soit maintenue sans défaillance depuis 1969 dans
le Ségala, et même au-delà. Où sont les grandes fêtes de Naucelle, La Salvetat,
Rieupeyroux, Naucelle-Gare, Baraqueville, Vors, dont la réussite avait constitué un
modèle pour nous, les " petits " de Jouels ?
Un dernier souvenir, source
dune grande fierté. Le premier orchestre engagé par le Comité fut celui de Jacky
Noguez, accordéoniste parisien alors très réputé, et qui avait animé, le dimanche
précédent la fête de Naucelle-Gare.
Jean-Claude Bayol, membre
fondateur, ancien président. |
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Membres
du comité des fêtes en 1980
De haut vers le bas, de gauche à
droite
Jean Claude Bayol
Jean Bayol, Pierre Soulie,
Roland Chincholle, Paul Viarouge,
Adrien Soulie,
Pierre Bayol, Georges Regourd,
Jean Geniez, Gérard Palous,
Clément Chauchard. |